Nomades d’aujourd’hui. Si on doit partir que prend-t-on avec nous ? Lien avec la crise sanitaire actuelle. Quel est le minimum dont on a besoin et comment on l’emmène avec nous, sur nous ?

Une garde-robe minimum
- Peu de vêtements, des vêtements utiles, multifonctions, réversibles.
- Mélanger objets et vêtements. Par exemple, une robe, un manteau-tente.
- Mais aussi des vêtements faits de bric et de broc, récupérés, assemblés.
- Retrouver des patrons de certains vêtements dans d’autres.
- Travailler des assemblages solides mais aussi faciles à désassembler, comme le noeud d’équitation qui peut retenir un cheval d’un côté et se défaire en un geste.
- Des poches, des poches, des poches !
- Des structures créés dans le vêtement pour des objets utiles.
- Un vêtement valise. Un vêtement tente. Un vêtement qui se remplit et se vide. On y ajoute des poches, des rabats, des élastiques. Un vêtement-environnement.





Un vestiaire minimal
Méthode de travail :

Un vêtement complexe. Commencer par du simple. Une idée par vêtement. Un ou deux vêtements. Puis on pourra complexifier. Chercher les détails et pas forcément les pièces complètes.

Quels types de poche ?
Poches à soufflets / Pochettes simples rectangle double

Quel matériaux ?
Toile épaisse et souples (type pantalon d’escalade) / Matériaux déformables, extensibles / Légers-lourds / Faits pour bouger, accueillent le mouvement / récupération

Techniques ?
Teinture et impressions / Finitions : fermetures de poches, détails
S'inspirer de la situation : mes valises de confinement

Confinée en dehors de chez moi, chez des amis. J’ai eu la chance de pouvoir repasser chez moi en vitesse. 2 fois. Qu’est-ce que je prends, qu’est-ce que je laisse ?



Les premières choses que je prends ne répondent pas vraiment aux besoins premiers (manger dormir ) = brosse à dent, déo, crème, boucles d’oreille (1er élément de parure), se sentir belle pour moins s’agacer, se lasser. Pouvoir se supporter chaque jour sans apport extérieur. + regard des six autres personnes. Stock de culottes et de chaussettes mais pas trop, je les laverai régulièrement. Au bout d’une semaine et demie et une lessive, je commence à porter deux jours d’affilée les mêmes chaussettes et à taxer des caleçons aux garçons. Un jean, un pantalon et un jogging gris, obligatoire pour des séances de danse, d’étirement ou de glande. Trois t-shirts, deux pulls en laine, mon écharpe et un pull sans manches et avec une capuche, inutile mais adoré. Un foie gras donné par mes grands-parents, stocké en cas de fin du monde.
Un vieux carnet à qui il reste quelques pages vides. Quelques chutes de tissu, pour des broderies on ne sait jamais. La correction du toeic, mon ordinateur, les chargeurs, mes échantillons de maille, ma trousse de couture, crayons de couleur, 4 livres dont Le hussard sur le toit, bien épais et qui m’empêche de commencer les autres. Je l’ai emmené sans savoir que l’histoire se situe en pleine épidémie du choléra. Et puis finalement, ma machine à coudre et un grand pan de jersey rayé récupéré chez Indress. Il va bien falloir s’occuper.

Ce qu’il y a déjà sur place, et que je n’ai pas ressenti comme un besoin manquant : une sono, un vidéo-proj, un piano, une grande table, une terrasse pour danser, du soleil, des canapés dans chaque recoin, une grande cuisine avec plusieurs plaques de cuisson, à manger, des amis, une théière, un grand lit, une grande baignoire, des arbres, une table de ping-pong, des chatons, du papier.

Mon armoire à vêtement est désormais le sac plastique qui contenait tout ça.









Tout cela a du commencer en partant à Tel-Aviv pour trois mois, en travaillant dans la mode. On ne peut pas se ramener deux jours d’affilée dans la même tenue. Idée des combinaisons modulables, 3 bas et 5/6 hauts. Idée de projet mais dans les faits, je suis partie avec une petite valise, et des vêtements de ma garde robe déjà constituée. Il a fallu viser juste. Facilité d’un climat chaud, le printemps bien entamé, l’été arrivant. La valise est la commode, vie en auberge de jeunesse, chambre partagée puis il a fait trop chaud pour s’enfermer à 8 dans une chambre. Plus de chambre, un tapis sur le toit délimitait « mon espace ». Un matelas, et ma valise.
1ère valise
2ème valise
ou ce qui me manquait et qui permet de localiser les essentiels.

Mon casque pour écouter de la musique ! Mes chaussons et des chaussettes chaudes, une bouillotte, une autre écharpe, un nouveau carnet. Disque dur, Danser comme une montagne, pince à épiler, cup, reste de patate douce.

Ce qui me manque :
La première séparation fut celle avec la sculpture dont je rêvais depuis longtemps, que j’avais enfin commencée et que j’ai abandonnée dans le couloir de l’école, le vendredi avant le début du confinement (J-4). Ensuite il me manque vraiment le plâtre, un mannequin de couture, du calme, de la modération, manger peu, sortir boire une bière-pêche avec Coline, enlacer mes copains, mon frère, ma mère. Le vélo.
Gestes essentiels observés les premières semaines :
se couper les cheveux, la barbe, s’épiler, manucure, s’habiller pour des occasions. Faire la cuisine, faire l’amour, boire, jouer, débattre, se charrier, faire des jeux de mot.
Des impressions qui ressemblent aux aplats d'une teinture
Hyke, 2020
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effet bricolage par fils qui semblent tenir des morceaux de tissu
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Les pantalons. d'escalade sont solides et assez beaux. Belles poches
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